Etudes
Vers un Islam aux lendemains qui chantent (3ème partie)
II/ LE POUVOIR POLITIQUE SELON L'ISLAM
Pour les premiers musulmans, le pouvoir politique n'était pas un pouvoir religieux, émanant de Dieu, mais un pouvoir civil, issu de la volonté des hommes.
Le gouvernement était pour eux un individu comme un autre, qu'ils avaient convenu de désigner comme tel, quelque forme que prit cette convention, et qu'ils pouvaient, en théorie au moins, contrôler et démettre de ses fonctions. Ses actes, commandements et opinions n'étaient pas le fruit d'une révélation céleste, mais de son seul jugement et de celui de ses conseillers. Lors de son investiture, le noble Abou Bakr, que Dieu agrée son âme, tint ce discours au croyants : " J'ai été désigné à votre tête, (élu) mais je ne suis en rien meilleur que vous ; si j'agis bien, aidez moi, et si j'agis mal, corrigez moi " Dans les mêmes circonstances son successeur Omar ben Al Khattab, que Dieu agrée son âme, déclare : " Si vous remarquez en moi une quelconque déviation, corrigez-moi". Soudain, un simple fidèle lui répliquait en jurant par Dieu que toute déviation de sa part ne serait corrigée que par l'épée.
1°) UN POUVOIR ISSU DE LA VOLONTE DES HOMMES
Dans toute l'histoire islamique, jamais un juriste, un ouléma, un exégète n'a prétendu avoir une autorité particulière, être inspiré par Dieu dans son jugement, ou être doté d'une quelconque infaillibilité ou sainteté. Tous savaient que l'Islam récuse toutes ces formes de domination de l'homme sur l'homme, (et combien elles sont nombreuses de nos jours), ( charlatanisme, maraboutisme, sorcellerie etc … ) et les assimile au polythéisme, alors que la plupart des gens mal éclairés y voient une forme de sainteté et ignorent que celle-ci ne peut survivre en dehors de son milieu à savoir : les principes de sacrifice pour autrui, du devoir, de l'adoration désintéressée de Dieu et de la libération de la personne humaine de toutes les contraintes.