Etudes

Vers un Islam aux lendemains qui chantent (1ère partie)


2) L’ISLAM RELIGION DE PROGRES

     Au cœur de l'Islam figure le mouvement contenu vers l'avenir, la volonté de marcher de l'avant vers l'instauration d'une civilisation humaniste. Le prophète de l'abrogation (naskh) dans le Coran c'est-à-dire la substitution d'un verset par un autre chaque fois qu'une réalité nouvelle l'imposait, est le plus sur indice de ce mouvement constant d'adaptation aux réalités, de cette volonté active de changer la vie. A ce titre, Dieu énonce dans la sourate II/106 du Coran : " Si nous prescrivons un quelconque verset (commandement) ou que nous le fassions oublier nous en apportons un meilleur, ou un équivalent. Ne sais-tu pas que vraiment Dieu est capable de tout".

     Cela, les premiers musulmans l'avaient parfaitement compris : ils avaient la religion de l'action, est c'est grâce à elle qu'ils ont pu bâtir une grande civilisation, de dimension universelle."Dieu ne modifie rien en un peuple avant que celui-ci ne change ce qui est en lui" (XIII/11) : les premiers musulmans, comprenant  le sens véritable de se verset, savent que le changement authentique est celui qui commence par s'opérer à l'intérieur de soi, puis se poursuit  dans l'action constructive et le travail  créateur, et que ceux-ci, pour être efficaces, ne peuvent s'arrêter à la surface des choses, mais doivent les toucher dans leur essence. C'est pourquoi ils s'ouvrirent à toutes les civilisations de leurs temps, étudièrent toutes les sciences et travaillèrent dans tous les domaines, une génération après la mort du prophète, avaient abandonné la bédouinité et, grâce à leur foi dans l'Islam, ils étaient devenus les acteurs de leur histoire.

     A la fin du VI  siècle  de l'Hégire, "les frères de la pureté" définissaient ainsi le parfait musulman : il serait " arabe dans sa religion, irakien par son savoir vivre, hébreu par son expérience des choses, Chrétien  par sa méthode, Syrien par son ascèse, Grec par sa science, Hindou par sa clairvoyance, Soufi dans sa conduite, angélique dans sa moralité, souverain dans réflexion et divin dans ses connaissances".

     Autrement dit, le véritable musulman est humaniste et universaliste : ouvert à toutes les cultures, à toutes les formes de connaissance, il sait être tolérant vis-à-vis de toutes les lois divines et sait prendre dans chaque voie ce qu'elle a de meilleur.

     L'Islam a suscité l'une des plus belles floraisons, de l'esprit scientifique que le monde ait connues ; des mathématiques à la médecine, de l'astronomie à la physique, la culture islamique à rayonné pendant des siècles sur le monde.

     L'exemple de l'université musulmane de Cordoue (Espagne) au X siècle de 1’ére chrétienne, constitue de ce point de vue, un modèle dont il convient de faire revivre l'esprit pour développer à notre époque, les sciences, de telle sorte qu'elles ne servent pas à la destruction de l'homme mais à son épanouissement dans la voie de Dieu.

     Mais un siècle après, se produit un tournant : les musulmans cessent de progresser comme ils le sont aujourd'hui, et s'enfoncent pour les neuf siècles, suivants dans un état d'arriération dans lequel ils ont trop souvent perdu leu capacité d'agir avec une vision claire et consciente des choses.

     La décadence, en Islam, commença lorsque la foi perdit sa dimension sociale. Ibn Khaldoun a profondément analysé les raisons de cette décadence : " L’injustice, écrit-il (Al Moukaddima L I chap. 3) détruit la civilisation". " La cause de tous les abus, ajoute-t-il, c'est le besoin d'argent que l'habitude de luxe entretient chez les gens au pouvoir".

     Nous devons tous prêcher le retour aux sources, qui ne doit pas être un retour aux rites, mais un retour à la vie plénière de l'Islam matinal, ferment à la fois de vie intérieure et d'action libératrice.     A suivre...







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18-10-2024
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