Etudes

Vers un Islam aux lendemains qui chantent (1ère partie)


     En spiritualisant les devoirs temporels, l'Islam n'a cherché qu'à consolider les valeurs spirituelles de l'homme qui ainsi ne poursuit plus le seul avantage matériel de la chose matérielle, mais aspire uniquement à l'agrément divin. Le prophète, Salut divin sur lui, a bien dit : "L'ostentation ( aspirer à l'agrément des gens) est un polythéisme" (chirk) et le grand mystique Ghazaliy explique que, quand on prie ou on jeune par ostentation ( pour  faire plaisir aux gens), c'est une adoration du Moi et non pas de Dieu; on peut, par contre, remplir ses devoirs conjugaux sans que ce soit d'abord pour le plaisir, mais la joie d'accomplir un acte voulu par Dieu, un droit de l'épouse, un véritable devoir du mari, et c'est piété, alors, cet acte de dévotion, méritant de la part de Dieu, agrément et récompense.

     Un corollaire, peut être, de la même conception compréhension de la vie, est le fait que le saint Coran emploie très souvent la double formule : " croyez et agissez en bien"; la simple profession de foi, sans application  ni pratique, n'a pas beaucoup de valeur.

     L'Islam insiste autant sur l’un que l’autre. La pratique des bonnes œuvres, sans La croyance en Dieu, est certes préférable dans l'intérêt de la société humaine, à la pratique du mal, mais du point de vue spirituel, une bonne oeuvre sans la foi ne peut pas apporter le salut dans l'au-delà.

     Par ailleurs, un trait essentiel de l'Islam est son rejet de toute forme d'excès et d'extrémisme dans l'exécution des prescriptions religieuses.   Le Coran appelle : "O gens du livre[2] ne dépassez pas la mesure dans votre religion" (IV-171). En ce sens, on dit du prophète que chaque fois qu'il put choisir entre deux possibilités, il retient la plus facile pour les hommes. On rapporte que, le second kalife Omar Ibn Al Khattab, que Dieu agrée son âme, rencontrant sur un marché un homme qui tenait en main un fruit perdu et recherchait son propriétaire, lui dit : " Ce n'est pas de la piété, mais de l'affectation" voici quelques exemples de cette tolérance et cet esprit de mesure de véritable fondamentalisme islamique.

     Lors du voyage du prophète Mohammed Salut Divin Sur Lui, et de l'armée des musulmans de Médine à la Mecque, pendant le mois de Ramadan de l'an 8 de l'Hégire, une partie des croyants dont le prophète- ne jeûnait pas, conformément au Coran qui autorise la rupture du jeune durant un long voyage, tandis que d'autres, plus exigeants que le prophète lui même, observaient strictement le jeune. Cette situation dura plusieurs jours, sans qu'aucun des deux groupes ne reproche quoi que ce soit à l'autre.

     Le fondamentalisme islamique rationaliste estime qu'il est nécessaire de revenir à ces traits essentiels de l'Islam qui sont la miséricorde la tolérance, l'atténuation de la peine des hommes et le refus de tout excès et de toute forme d'extrémisme, à l'exact opposé du fondamentalisme activiste qui s'oppose à toute idée de progrès.

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[2] - Il s'agit des juifs et des chrétiens et en général tous ceux qui se réclament de posséder un livre révélé.







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18-10-2024
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