Etudes

Vers un Islam aux lendemains qui chantent (1ère partie)


 POUR UN ISLAM DE PROGRES ET DU JUSTE MILIEU

     Dans le monde musulman d'aujourd'hui, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour revendiquer un gouvernement islamique, que l'on nous présente comme le remède à tous les maux dont souffre la communauté islamique : il permettrait de purifier la société, promouvoir le progrès culturel, réaliser la justice et exaucer la parole de   Dieu. D’autres, en revanche,   estiment   qu'un   tel gouvernement serait nécessairement une sorte de théocratie dans laquelle le pouvoir, concentré entre les mains des clercs et de leurs alliés, serait fondé sur une conception étriqué de la religion et risquerait fort bien de dériver vers un totalitarisme[1].

1) LE JUSTE MILIEU DANS L'ISLAM

     On sait que la devise de l'Islam est  " le bien être ici bas aussi bien que le bien-être dans l'au-delà " (formule Coranique). Cela nous éloigne évidemment des conceptions extrémistes et opposées, des ultra-spiritualistes (qui veulent complètement renoncer au monde et se font un devoir  de se mortifier) et des ultra-matérialistes (qui ne croient pas aux droits d'autrui); mais il peut être par la plus vaste majorité des intermédiaires, développant à la fois le corps et l'esprit et créant un équilibre harmonieux de tout humain.

     L'Islam a non seulement insisté sur les besoins de ces deux aspects de l'homme, mais aussi sur leur complémentarité, de sorte que l'un ne soit pas sacrifié au profit de l'autre. S'il prescrit les pratiques et les devoirs spirituels, il en montre les avantages matériels ; s'il préconise un acte d'utilité temporelle, il indique comment cet acte peut également être une source d’épanouissement spirituel.

     Citons l'exemple du jeune, comme pratique spirituelle et celui de l'impôt " zakat" comme étant un acte strictement temporel pour voir comment l'Islam réunit en un tout, le spirituel et le temporel, et conserve entre les deux, la place du juste milieu.

     En effet, le croyant doit jeûner, au temps prescrit par le Coran ; tel est l'ordre divin. Obéir à l'ordre du Seigneur est déjà acte de piété, mais il se trouve que le jeune porte, en lui même, pour l'homme, un double avantage, spirituel et matériel : en affaiblissant le corps, pour un temps, il fortifie l'esprit, le dégage des désirs temporels ; l'homme ressemble alors un peu plus aux êtres célestes, qui ne jouissent d'aucun désir. Il ressent mieux sa propre impuissance, il pense au Dieu le puissant et à tout ce qu'il a fait pour lui, et ce ne sont là que quelques aspects spirituels.

     Du point de vue matériel, le jeune n'est pas moins bénéfique ; les acidités qui se dégagent des glandes, lors de la faim et de la soif, tuent maints microbes de l’estomac ; le jeune développe chez l'homme l'aptitude à supporter, sans que le devoir en souffre, les privations en temps de crise.

     De même, en payant l'impôt zakat qui représente en Islam l'un des cinq fondements de la religion sur le même pied que la foi, la prière, le jeune et le pèlerinage, le croyant n'acquitte pas d'abord une corvée ou un devoir, il cherche d'abord l'agrément de Dieu.

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[1]- Se dit des régimes politiques non démocratiques, dans lesquels les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont concentrés entre les mains d’un petit nombre de dirigeants. 







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18-10-2024
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